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Qu'on s'dispêtche d'el fé é l'place di tant bêrdêler
22 juillet 2013

Bolivie ...Sucre et les hopitaux boliviens ...Potosi

 

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Après la découverte du superbe Sud Lipez et du Salar de Uyuni, nous n'avons pas voulu nous éterniser dans la petite ville de Uyuni tant celle-ci présentait peu d'interêt, était sale et déprimante et surtout il y régnait un froid de canard.

Après une nuit  (gelante) nous avons donc pris un bus pour la ville coloniale de Sucre ( 8 heures de trajet).

Sucre ( 2750m d'altitude) est la plus européenne des cités de Bolivie. Fondée sur ordre de Pizarro en 1538, elle était destinée à devenir la résidence et le centre de la bourgeoisie espagnole. Cependant, un tremblement de terre, en 1948 obligea la rénovation d'une grande partie de la ville. C' est sans doute un des coins les plus touristiques de Bolivie. Et pour cause, le climat y est idéal et la ville est agréable.

Si La Paz, la rivale éternelle, reste la capitale administrative du pays, Sucre a réussi à garder son titre de capitale judiciaire de Bolivie, la cour suprême siège en effet dans cette ville. C’est pour cette raison d’ailleurs que l'on peut trouver un nombre incroyable de bureaux d’avocats, certaines rues étant même dédiées à cette activité. 

Sucre fut la première ville à declarer son indépendance, mais aussi la dernière à la recouvrer véritablement. Le nom de la ville vient du général Sucre qui joua un grand rôle dans l’Indépendance du pays, au côté de Simon Bolivar.

Sucre est aussi connue sous les noms de Chuquisaca, Charcas et La Plata, ce qui explique son surnom de la ville aux quatre noms. Comme la plupart des bâtiments coloniaux dans le centre de la ville sont peints en blanc, la ville porte aussi le surnom de "La Ville Blanche".

_DSC0137 Le couvent de la Recoleta situé sur une colline surplombant la ville

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P1090847 "L'union fait la force" ...même devise que la Belgique !

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_DSC0255 L'église et le couvent San Felippe de Neri

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_DSC0251 Denis s'entraîne pour la prochaine rentrée scolaire :)

_DSC0264 Auto-portrait

J'ai testé pour vous les hopitaux boliviens (par Sophie)

Souvenez-vous, lors de notre excursion au Sud Lipez, ayant voulu jouer à la cascadeuse, je m'étais occasionné une vilaine blessure à la cuisse.

Las, quelques jours après, les choses ne s'améliorant pas(difficultés pour marcher,  gros oeuf d'...autruche au niveau de la cuisse, jambe tout noire de la rotule à la fesse), il a bien fallu se résoudre à consulter un médecin.

Nous avons donc décidé de rejoindre la ville de Sucre (deuxième plus grande du pays) où nous esperions bien avoir un meilleur service hospitalier qu'à Uyuni (bled perdu aux bords du salar).

Nous nous rendons donc (courageusement) aux urgences d'un des trois hopitaux de la ville (l'hopital Santa Barbara, le plus réputé et  renseigné par le Lonely Planet) où après maints palabres on nous dirige vers un cabinet.

"Fichtre, fichtre"( en espagnol bien sûr)horrifiés!Les premières paroles du médecin ne nous rassurent pas! Il appelle un confrère qui confirme "fichtre"!!!

On nous demande aussitôt d'aller passer une échographie, histoire de voir si le muscle n'est pas touché, évoquant au mieux une incision sous anesthésie locale ou au pire une péridurale pour extraire tout le "mauvais". Autant vous dire que je suis prête à prendre mes jambes à mon cou!

Déjà, petit problème pour pratiquer l'examen: il n'y a pas de service radiologie à l'hopital  et il nous faudra donc nous rendre chez un particulier.

Second problème, nous sommes samedi et le-dit particulier est donc en congé. Y-a plus qu'a attendre lundi...

Le jour-dit nous voilà donc, attestation en main, débarquant chez le spécialiste en question. Après nous être acquittés des 120 bolivianos demandés(l'équivalent de +/- 13 euros...pas très cher pour nous bien sûr mais nous aurons vu quelques personnes faire demi-tour à l'annonce de la somme à payer...la santé n'est possible que pour les riches ici!), nous entrons chez ce brave Mr Alfaro qui s'exclame immédiatement "fichtre"! (on commence à avoir l'habitude).

L'examen est régulièrement interrompu de manière naturelle par les enfants de Mr Alfaro qui entrent et sortent, par sa femme GSM en main, par son secretaire, ...

Ouf il n'y a rien de touché mais l'intervention est quand même inévitable. On nous conseille un traumatologue, le Docteur Estrada qui officie justement à l'hopital Santa Barbara.

Pleins d'espoirs, nous nous rendons donc sur place et c'est là que les choses se corsent: on nous renvoie d'un endroit à un autre au milieu de nombreux patients qui attendent leur tour éparpillés au gré des places disponibles. Evidemment, les paysans(majoritaires) sont laissés sur le côté et on ne s'en occupe pas beaucoup.

Nous parvenons enfin à trouver le cabinet où officie le Docteur Estrada mais dés l'arrivée de ce dernier  tout le monde lui saute presque dessus. Nous apprenons alors que nous étions sensés faire la file ce matin- là à partir de 5h00 pour esperer obtenir le sésame: un numéro de passage pour la visite de 18h00! Logique non? Nous n'avons qu'à revenir le lendemain à 5h00!

"Légerement" excédés nous retournons chez le radiologue qui empoigne son téléphone et appelle immédiatement son collègue.

Comme par magie, ce dernier débarque 20' après(ayant laissé de nombreux patients en attente) et après un "fichtre"dont nous commencons à avoir l'habitude, nous demande de le suivre à l'hopital où il va enfin me débarasser de cette excroissance.

Et nous voilà donc trottinant derrière notre "sauveur" à travers la ville pour aboutir dans un cabinet plus que sommaire situé dans un autre hopital.Entre temps ce cher bon docteur a entraîné Denis à la pharmacie où il lui a fait acheter du produit anesthésiant, des compresses, un bistouri et des anti-inflamatoires.

Deux infirmières sont présentes et assistent le docteur. Ce dernier, après s'être mouché (véridique), remonte les manches de sa chemise et enfile ses gants (stériles on l'espère).Les infirmières travaillent elles à mains nues. Pas question non plus de tablier pour ce cher docteur qui parviendra à terminer son intervention sans tâcher une seule fois sa belle chemise bleue...incroyable.

On vous passe les détails de l'intervention à laquelle Denis assiste, étant présent tout naturellement dans la petite pièce où un simple paravent me cache aux yeux des personnes entrant et sortant à tous vents.

1/2 litre de sang en moins plus tard (ça c'est un régime rapide), on m'annonce que c'est fini, on me met une compresse vite fait "bien" fait et on me dit que je peux retourner à l'hotel me reposer.

Après nous être acquittés de 300 bolivianos (+/- 33 euros) RV est pris pour le mercredi afin de voir l'évolution de la blessure. Nous apprenons ausi qu'il est impossible de nous fournir un reçu pour cette intervention, tout cela s'étant fait de manière informelle (en noir quoi).

Le jour et l'heure dits, nous nous présentons donc comme convenu à l'endroit prévu.

Las, personne ne connaît le Dc Estrada. On nous affirme même qu'il ne travaille pas dans cet hopital. C'est à devenir fous. Après un bon moment d'attente, nous décidons de téléphoner à l'interessé.

Oups il avait oublié le RV (hé oui, à force de travailler en noir) et nous propose de le rejoindre directement à son cabinet privé.

Un autre monde nous y attend: vaste immeuble moderne avec ascenseur (tiens ça existe ça ici?), accueil avec réceptionniste ( ça existe aussi ça?), nombreux cabinets réunissant toutes les professions médicales spécialisées, ...

Le Docteur nous recoit promptement et me prodigue les soins adéquats, non sans avoir affirmé devoir me revoir une dernière fois dans deux jours. Une somme de 100 bolivianos ( sans reçu) viendra bien sûr grossir les poches de notre homme.

Comme cette histoire ne pouvait se terminer que de manière folklorique, le dernier RV a failli ne pas avoir lieu (mais que devais-je faire de ce point de suture sur la jambe?), ce cher, cher docteur nous ayant donné une heure où il ne pouvait évidemment être présent ...grrr quel manque de respect de ses patients!!!

Vous l'aurez compris,cette façon d'aborder la médecine nous aura laissés un goût amer dans la bouche. Ici, si vous avez de l'argent, vous passerez avant tout le monde et quelque soit l'urgence vous serez prioritaire.

Nous n'avons pas à nous plaindre direz-vous. Nous, nous avons été soignés, faisant partie des privilégiés. C'est vrai mais c'est tellement révoltant de voir la façon dont les nantis considérent ceux qui font pourtant partie de leur peuple!

Ces malheureux indigènes n'ont plus qu'à espérer ne jamais tomber malades sous peine d'endurer de longs moments d'attente avant d'être soignés ...s' ils le sont un jour.

P1100029 Clinica San Christobal, lieu de mon "opération"

Après une grosse semaine passée à Sucre il était temps pour nous de nous diriger vers l'Argentine. Un bus nous conduit d'abord à Potosi en 5h00.

 
Fondée en 1546, Potosí est située à une altitude de 4 070 mètres et est par conséquent la ville la plus haute du monde! La ville repose aux pieds du ´Cerro Potosi´ ou 'Cerro Rico', une montagne de minerai d'argent. A ses débuts, la ville produisait énormément de richesses, devenant ainsi l'une des villes les plus peuplées au monde avec une population de plus de 200 000 habitants. En Espagnol, une expression populaire était de dire ´vale un Potosí!´ (Ça vaut un Potosí), ce qui signifiait valoir une fortune. C'est de Potosí que la plupart de l'argent espagnol provenait. D'après les données officielles, 45 000 tonnes d'argent pur furent extraites du Cerro Rico entre 1556 et 1783. De cette quantité, 7 000 tonnes furent envoyées à la monarchie espagnole. La légende populaire veut que la quantité trouvée par les conquérants espagnols fut si grande qu'il aurait été possible de construire un pont entièrement fait d'argent reliant Potosí à l'Europe.
Au début du 19ième siècle, des luttes pour l'indépendance causèrent le pillage de plusieurs Églises. Les richesses de la ville furent donc transportées vers l'Europe ou vers d'autres parties du royaume espagnol. La population chuta ensuite à moins de 10 000 habitants. Au moment de l'indépendance en 1825, les mines du Cerro Rico étaient presque épuisées. De nos jours, c’est plus de l’étain et du zinc que les mineurs extraient.

_DSC0279 Potosi et le Cerro Rico

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Potosi est surtout un lieu de passage pour les touristes qui veulent découvrir le travail difficile des mineurs.  Malheureusement nous n'aurons pas l'occasion de visiter ces fameuses mines, notre condition physique ne se prétant pas à ce genre d'exercice (  marche dans des galeries le plus souvent courbés en rampant même dans les derniers mètres).

Il faut savoir que le travail de ces mineurs est extrêmement difficile et les accidents encore nombreux. La manipulation de la dynamite par exemple cause régulièrement des morts. De plus, vu les conditions de travail, l’espérance de vie d’un mineur n'est pas bien élevée (45 ans paraît-il!). Beaucoup souffrent de maladies respiratoires tant la poussière faite de silice est présente dans la mine. À cela, il faut ajouter des gaz nocifs comme l’arsenic, le manque d’oxygène…Les mineurs qui commencent le travail parfois dès 14 ans poussent à mains nues des wagons de 2 tonnes dans des galeries étroites sur des rails approximatifs, quand il y en a.

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P1100072 Mine avec à l'avant plan les logements des mineurs

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Il nous reste maintenant à rejoindre la frontière argentine en faisant un dernier petit passage par Tupiza.

P1100093 Route Potosi-Tupiza

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Ce séjour en Bolivie se termine. Nous aurons passé 33 jours dans ce superbe pays.

On peut vraiment dire que la Bolivie est le pays de tous les superlatifs: enclavé, le plus haut, le plus isolé, le plus accidenté d'Amérique Latine. Pays qui connaît des conditions climatiques extrêmes (froid glacial, vents violents et chaleur étouffante) et qui comprend des régions parmi les plus désertiques et les plus salées du monde.

La Bolivie est aussi une terre de paradoxe: pays le plus pauvre d'Amérique du Sud, c'est un des plus riches du continent en ressources naturelles!

On a adoré:

- Les paysages merveilleux, la Bolivie offrant une large palette de couleurs qui ont comblé nos yeux !

- Le magnifique Lac Titicaca et l’Isla del Sol. On s'y est senti tellement bien qu'on y a prolongé notre séjour.

- Le méga-super-magnifique Sud Lipez et le Salar de Uyuni. Que dire de plus sur cette excursion de 4 jours en 4X4 qui restera indéniablement un top 5 de nos deux tours du monde.

- La région de Sorata et ses paysages majestueux.

- L'animation des rues de La Paz avec ses marchés.

- Le calme et la chaleur retrouvée à Sucre, ville coloniale reposante.

Nous avons moins aimé:

- L’accueil peu chaleureux des Boliviens. Certes, cela reste seulement notre avis et notre expérience, mais la population bolivienne nous a semblée très froide et peu accueillante.

- La longueur des déplacements due en grande partie à la lenteur des bus et à leur état, plus que délabré.

- Les hopitaux et  médecins boliviens et la façon dont ils considérent leurs patients.

- Le mépris affiché par certains Boliviens envers la population indienne.

- La saleté et les nombreux sacs en plastique abandonnés tout au long des routes...une vraie horreur!

- La pauvreté et l'état de dénuement de nombreuses personnes âgées.

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Commentaires
A
Quelle aventure cette opération!!!! J'espère que tu n'en garderas pas de séquelles et que tu vas mieux!!! Votre long voyage touche doucement à sa fin ... Nous vous souhaitons un bon futur retour parmi nous et espérons vous revoir à notre retour de vacances!!!! un peu avant le 15 aout ... A très très vite et bonne fin de séjour!!! Bisous de nous 3
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